"Ñico SAQUITO", FERNÁNDEZ,
Antonio dit (Santiago
de Cuba 1901-1982)
"Ñico
SAQUITO", de son véritable nom Antonio FERNÁNDEZ,
est attiré par le baseball, qui lui vaudra son surnom de SAQUITO -celui qui a un bon tir- et par la guitare qu'il apprend à l'âge
de quinze ans. Mais c'est dans les centrales sucriers qu'il doit gagner sa vie
en assurant la maintenance des machines des sucreries. La crise du sucre le jette
à la rue et au début des années vingt on le voit graviter
dans l'orbite des cantantes santiagueros, Alberto
VILLALÓN, Siro RODRÍGUEZ,
Sindo GARAY, Rafael CUETO... qu'il finit
par rejoindre, donnant comme eux la sérénade ou les retrouvant pour
donner à connaître une dernière composition dans la maison
de l'un d'entre eux. |
"Ñico SAQUITO" entre dans le cuarteto de Manuel CASTILLO où il reste une dizaine d'années puis forme ses propres et éphémères formations avant de se rendre une première fois à La Havane avec le "TÍPICO ORIENTAL" du tresero Guillermo BORGELLA.
Ñico, second à partir de gauche, et le quinteto de Manolo Castillo en 1937. |
"Ñico SAQUITO" compose. Ses uvres sont essentiellement des guarachas à
travers lesquelles il critique la vie quotidienne des Cubains. "Cuidadito
Compay Gallo" sa composition la plus connue, écrite en 1935, a
été reprise par de nombreux chanteurs cubains après que Miguel
MATAMOROS en ait fait un succès. On lui doit aussi d'autres savoureuses guarachas où le double sens est devenu un véritable art.
Parmi les plus importantes figurent: "Que bobo es Juan", "Por
que no puedes con ella", "Silverio Facundo y la Luna",
"Adiós Compay Gato", "Compay Cotunto"
. Il écrit aussi plusieurs Sones et parmi d'autres, une célèbre guajira , "Al vaivén de mi carreta". Ñico SAQUITO est l'un des principaux artisans du processus de fusion entre la Guaracha et le Son. Cette interpénétration des genres atteint son point de non-retour au cours des années trente. Les Portoricains Myrta Silva, Daniel Santos, les Mexicains "Los Panchos", et parmi ses compatriotes Miguelito VALDÉS, Maximiliano SÁNCHEZ, Servando DÍAZ... ont interprété ses compositions. |
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"Ñico SAQUITO" retourne en 1934 dans la capitale
avec le quinteto "Los CUBAN STARS" au sein duquel
figure Francisco REPILADO. |
Au
début des années quarante il retrouve le groupe de BORGELLA avec
lequel il se produit au Montmartre. Ñico prend la direction du groupe de Celso VEGA et le rebaptise : "Los GUARACHEROS de ORIENTE". Au compte de la Guerre des Ondes , il passe dans les mêmes fonctions de conseiller musical sur la station Radio Cadena Suaritos. Il s'intègre au groupe "Los CUMBANCHEROS" de Obdulio MORALES dont sont également membres, Florencio SANTANA, voix et guitare; Gerardo MACIAS, guitare; qui, sans MORALES, deviendra la seconde et célèbre version du groupe "Los GUARACHEROS de ORIENTE". |
Ñico Saquito et Los Cumbancheros |
En 1951 "Ñico SAQUITO" participe avec ses musiciens au tournage de Rincón Criollo. Il ne se contente pas de critiquer à travers la guaracha. Il a dans la vie politique la même attitude. Ses activités révolutionnaires lui causent quelques ennuis avec le régime et à l'issue d'une tournée, il est contraint d'abandonner son groupe et de rester au Venezuela. La tournée au Venezuela avec les Guaracheros de Oriente. Dans ce pays, il joue avec divers groupes notamment celui de Tico Álvarez mais progressivement est amené à quitter la scène. Il revient alors à son métier de fondeur. SAQUITO milite activement dans les Comités de Soutien en faveur des Barbudos qui débarquent dans l'Oriente cubain, sa région natale. Il rentre à Cuba en 1961 et malgré une perte d'acuité visuelle importante il reprend ses activités musicales. |
Ñico SAQUITO se retire ensuite dans sa ville natale de Santiago de Cuba où il disparaît en 1982 après avoir enregistré trois ans plus tôt avec Eliades OCHOA un disque qui verra le jour seulement deux décennies plus tard sous le titre "Ñico Saquito Al Bate". |
© Patrick Dalmace